lundi 2 mai 2011

Under Heaven


Enfin, depuis le temps que le dernier né de Guy Gavriel Kay est sorti et que j'étais impatient de le lire, voilà que c'est finalement fait.

Voici le résumé, en anglais, car il n'est pas encore traduit en français.

Shen Tai is the son of a general who led the forces of imperial Kitai in that empire's last war against their western enemies from Tagur, twenty years before. Forty thousand men on both sides were slain beside a remote mountain lake. General Shen Gao himself has died recently. To honour his father's memory, Tai has spent two years of official mourning alone at the battle site among the ghosts of the dead, laying to rest their unburied bones.

One spring morning, he learns that others have taken note of his vigil. The White Jade Princess in Tagur is pleased to present him with two hundred and fifty Sardian horses, given, she writes, in recognition of his courage, and honour done to the dead.

You gave a man one of the famed Sardians to reward him greatly. You gave him four or five to exalt him above his fellows, and earn him jealousy, possibly mortal.

Two hundred and fifty is an unthinkable gift, a gift to overwhelm an emperor. Tai starts east towards the glittering, dangerous imperial capital and gathers his wits for a return from solitude by a mountain lake to his own forever-altered life.


La lecture d'un nouveau roman de Guy Gavriel Kay est toujours un moment exquis pour moi; je sais que ce sera un des meilleurs livres que j'ai lus. Une fois de plus, il ne déçoit pas. À mon avis, un meilleur que son dernier, Ysabel.

Comme à l'habitude, Kay offre un univers imaginaire fortement inspiré d'une époque réel. Cette fois-ci, inspiré de la 13 dynastie Chinoise (Tang) qui est considéré comme l'âge d'or de la poésie chinoise. Ceci se fait considérablement sentir dans l'œuvre de Kay, car la poésie se trouve au centre de l'histoire et sert aussi fréquemment de métaphore à ce qui se passe dans l'empire. Ceci constitue aussi une première incursion de Kay en dehors d'un univers plus européens.

La trame narrative est toute de même convenue :un personnage qui ne demande rien se retrouve, à son insu et bien malgré lui, au cœur des intrigues politiques de sa nation. Mais au delà de l'histoire, ce qui façonne les romans de Kay,ce sont ses personnages d'une richesse époustouflante. Jamais noirs, jamais blancs, tout en nuances. Leur psychologie est bien développée et c'est celle-ci qui pousse les personnages en avant et non l'inverse, de telle sorte que chacun des gestes et comportements des personnages nous semblent réels et plausibles. Une fois de plus, ce sont les personnages des femmes qui volent la vedette, même si le personnage principal est masculin. Ces personnages nous démontrent à quel point le femmes, même si officiellement elles n'ont pas de rôle à jouer dans la politique, ce sont elles qui comprennent le mieux la nature des enjeux et qui détiennent un ascendant certain sur le cour des choses. Les hommes eux se contente souvent de problèmes plus puérils (immortalité, soif de pouvoir, assuré sa progéniture d'un avenir,etc.) (Clin d'oeil ici à nos bons politiciens!!!!)

Une fois de plus, le style d'écriture est sublime. Je crois personnellement qu'on se doit de lire Kay en anglais pour savourer complètement à quel point son écriture est fluide et poétique. Ceci-dit, j'en ai lu plusieurs en français et la traduction de Mme Vonarburg est excellente.

Le seul bémol que je trouverais à dire, c'est un peu le manque de paroxysme à l'histoire. Il manque cette montée, cette bouffée d'adrénaline juste avant la conclusion qui nous empêche d'arrêter de lire. J'ai arrêté une journée avant de lire les 75 dernières pages, ce qui est très rare dans mon cas. Ce qui fait que même si l'histoire est bien bouclée, on reste un peu sur notre faim.

Certains passages aussi agacent, comme cette partie de chapitre où on nous fait découvrir le personnage d'Amber. Tout de suite, le personnage semble très sympathique, attachant et on voudrait en savoir plus. On se dit qu'elle jouera un rôle important. Eh bien non. Le personnage est abandonné tout de go. Dans la duologie de la mosaïque de Sarance, ce genre d'intermèdes passait bien, car l'histoire était montée telle une mosaïque ou tous les morceaux, même les moins importants, participaient à former l'image d'ensemble, ici, ça tombe à plat.

En résumé,quant à moi, un de ses moins bon livres, mais meilleurs que ses deux derniers. Ce qui n'est pas surprenant, car à chaque fois que je lis un de ses nouveaux romans, je le trouve moins bon que tout ce qu'il a produit avant. Mais moins bon pour Kay, à mon avis, veut dire meilleur qu'à peu près tout ce qui peut se faire en fantasy de nos jours. Il faut précisé que je suis vendu d'avance.

Mon palmarès devient:

1 - Tapisserie de Fionavar
2 - Lions d'Al-RAssan
3 - Mosaïque de Sarance
4 - Tigane
5 - Une chanson pour Arbonne
6 - Under Heaven
7 - Last light of the sun
8 - Ysabel

(2-3-4-5 sont interchangeables au gré des jours)

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