dimanche 4 mars 2012

Kinderesser de Marie Laporte

Kinderesser est une très court roman (71 pages) policier à propos de l'enquête sur l'enlèvement de très jeunes filles dont on retrouve les cadavres avec un chalumeau dans le crâne.

Je suis tombé sur ce roman (novella?) à la librairie et connaissant Marie Laporte par son affiliation aux six brûmes, je me suis dit pourquoi pas. J'ai tout d'abord fait lire le livre à ma conjointe qui généralement aime bien les romans à suspense et je croyais qu'elle aimerait bien ça. Alors, sa première réaction fut qu'on devrait jeter ce roman à la poubelle tout de suite (ce que je ne fis pas). Elle n'a pas aimé et ne peut concevoir que qui que ce soit puisse avoir l'idée d'écrire cette histoire. On comprendra que ma curiosité fut piquée même si j'ai presque dû dormir sur le divan cette nuit-là.

Finalement je comprends un peu sa réaction quoi qu'excessive. Nous avons une petite fille de 20 mois, donc l'histoire vient chercher un petit quelque chose en nous. Ceci dit, ce qui l'a tant choquée est justement ce qui m'a fait décrocher de l'histoire, c'est-à-dire la finale.

Jusqu'à là, on suit une enquête policière menée rondement dans les règles de l'art. Le détective homosexuel dévoilé sur le tard est original par sa condition, mais mal exploité, brièveté de l'histoire oblige. Les coupables sont mis à jour trop facilement quant à moi, mais encore une fois, la longueur de l'histoire en est la cause.

Donc jusqu'à là, tout va bien. Le dénouement est somme toute correct. Le point important n'est pas le dénouement, mais le dernier très court chapitre. Celui que je juge inutile au plus haut point et qui m'a fait décrocher et celui qui a tant choqué ma douce moitiée. Hitchcock avait compris que la suggestion de l'horreur était plus terrifiante que ce qui était montré. Spielberg l'avait aussi très bien compris avec Jaws. Malheureusement, le dernier chapitre de Kinderesser me semble avoir été intégré uniquement dans le but de choquer le lecteur mais n'apporte absolument rien à l'histoire et n'ajoute aucunement à l'horreur de la situation. J'avais l'impression qu'on me prenait par la main et me forçait à être horrifié, mais je voyais trop bien les fils cousus de blanc qui tentait de jouer avec mes émotions. L'effet inverse s'est produit.

L'effet recherché par l'auteur, à ce que je devine, fut très bien atteint chez ma conjointe mais à provoqué un dégoût du roman. Donc à deux, avec deux réactions à l'extrême, aucun de nous deux recommenderait chaudement ce roman. Alors, je me demande à qui s'adresse-t-il?

Pourtant, à cause de sa longueur (donc son prix d'achat) et parce que tout de même bien écrit et intéressant jusqu'à ce fameux dernier chapitre, je le recommendrais tout de même à qui n'a pas rien d'autre à lire.

Par contre, j'aurais aimé un roman un peu plus long où l'horreur de la-dite scène aurait pu être mieux amené et beaucoup mieux exploité en s'intégrant à même l'histoire au lieu d'être une scène choquante pour être choquante.

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